Aide Citoyenne – Guide d’organisation d’une maraude

Tous les sdf n’ont pas internet et ne viennent pas sur facebook…
Pourquoi ne pas aller à leur rencontre en maraude?
Marauder, c’est sillonner les rues, aller à la rencontre des sans-abri et des plus démunis afin de leur distribuer vêtements, alimentation, d’évaluer leurs besoin etc…

A) Trouver des volontaires pour la maraude

Sur la page facebook du 115 du particulier et sur notre site internet http://www.le-115-du-particulier.fr , vous pouvez trouver des personnes de votre région ou localité dans nos événements MARAUDES ou en créer d’autres. Vous pouvez contacter nos «supporters» en message privé et leur demander s’ils font déjà partie d’une maraude ou si ils seraient ok pour en organiser une.

Il faut des volontaires, minimum 3 ou 5, et idéalement un homme pour accompagner. Marauder la journée de préférence (un après-midi, prévoir minimum 3h), bien chaussés, ne pas avoir peur d’arpenter les rues, munis d’un sac à dos avec le nécessaire).

B) Collecter le nécessaire

Si vous êtes à pied (transport en commun), mettez le strict nécessaire dans votre sac à dos. Attention à ne pas trop se charger. Si vous êtes en voiture vous pouvez stocker plus de choses dans la voiture et venir y chercher des affaires si besoin.

Liste du nécessaire à prévoir

  • Habits chauds (Pour l’hiver : des sweats grandes tailles et chauds, unisexe)
  • Chaussettes, écharpes
  • Denrées alimentaires telles que boîtes de conserves (sardines, thons,…), gâteaux secs, un gâteau fait maison si vous avez le temps de cuisiner, pain de mie, proposer une boisson chaude, thé par exemple et l’été prévoir de l’eau.
  • Produits d’hygiène: lingettes, dentifrice, brosse à dents, peigne, rasoirs, mousse à raser, également hygiène intime pour les femmes, protections hygiéniques, gants de toilette, serviettes de toilette…
  • Croquettes pour chiens
  • Tickets restaurant
  • Lampes de poche

Eventuellement, si vous avez de la place:

  • Chaussures,
  • Couvertures, plaids, duvets

Il faut privilégier l’intervention directe, répondre à l’assistance à personne en danger plutôt que d’attendre le temps des cerises. Différer peut être fatal…

424 morts de la rue en 2012 et 302 depuis le début 2013…

C) Sur le terrain

  • Une approche douce est nécessaire, prendre le temps de parler, en se mettant à la hauteur de la personne qui peut être un peu sur ses gardes et apeurée mais qui avec une tasse de thé et un petit gâteau fait maison va peut-être s’ouvrir un peu et se confier plus facilement.
  • Le vouvoiement montre que vous respectez la personne en tant que telle. Beaucoup de choses peuvent passer par le regard, alors regardez la personne dans les yeux.
  • Quelques mots brisent l’isolement de l’exclusion et permet d’exister à nouveau, d’avoir sa place aux yeux de l’autre…
  • Évaluez l’environnement avant d’intervenir, approchez vous en binôme, l’un reste à proximité, debout, et l’autre se met à la hauteur de la personne : si la personne est allongée, ne vous asseyez pas par terre mais mettez plutôt à genoux, de manière à pouvoir vous reculer facilement en cas d’agressivité ou d’approche trop « intime ».
  • Entamer la conversation tout en douceur et lui demander ses besoins, où il dort et s’il a besoin d’un hébergement, d’aide matérielle etc.
  • Le rassurer sur le fait qu’on n’est pas là pour le dénoncer ou autre mais pour voir s’il a besoin de quelque chose, les sdf peuvent se méfier d’une main tendue…
  • Être à l’écoute de la personne est primordial, elle va peut-être ressentir le besoin de son confier, de raconter son parcours…
  • Si une personne n’a pas d’hébergement pour la nuit ou les nuits suivantes, appeler le 115 du particulier au 06 67 12 61 81, et demander s’il y a des offres à l’endroit où la personne se trouve. Si c’est tard en fin de journée l’hébergement ne sera probablement pas trouvé pour la nuit qui vient, mais peut être une solution…
  • Prendre si possible les coordonnées de la personne s’il possède un portable pour le recontacter plus tard lorsqu’une proposition plus pérenne se dessinera…
  • Attention, vérifier si addictions ou pas…
  • La rue est un milieu hostile qui peut être propice à l’agressivité ou à l’alcoolisation (il ne faut pas généraliser mais il vaut mieux être informés pour mieux réagir au cas où). Il faut analyser le terrain, détecter si les personnes sont alcoolisées ou au comportement étrange, et passer son chemin si cela vous paraît trop risqué. Si la personne est dans le besoin de soins immédiats, si urgence, appeler les pompiers.
  • Si vous maraudez en voiture, ne pas ouvrir le coffre devant un groupe afin d’éviter un attroupement et qu’ils veuillent tous avoir la même chose que les autres.
  • Gardez votre calme en toutes circonstances, le calme inspire le calme…
  • En cas d’agressivité, baissez le ton et ne pas insister.
  • Certaines personnes peuvent refuser votre aide.
  • Ne pas essayer de faire de la quantité, mais de la qualité. Pensez à sourire 😉
  • Une formation est possible auprès d’associations comme la Croix-Rouge…

Toutefois, il n’existe aucun C.A.P. de maraudeur.

Marauder est agir dans le cadre de sa citoyenneté qui reste au regard de la République un droit et un devoir. Répondre à une assistance à personne en danger par le partage n’a JAMAIS été répréhensible dans l’esprit du législateur.

C) Distribution de tracts

Pensez à imprimer des tracs et les distribuer aux personnes dans le besoin (les affiches sont en attente de mise à jour sur le nouveau site web), et les afficher:

  • dans les mairies,
  • dans les CCAS,
  • dans les commerces de proximité,
  • aux terminus

Si vous ne pouvez participer vous pouvez en parler autour de vous, il n y a pas de petit geste, de petit don …

Et puis demain, qui sait ? Peut être que ce sera Toi, un Père, un frère, un voisin, un pote … qui aura besoin de cette considération qui forge l’humanité…

Un grand merci pour nos frangins de la bâle.