Les News du Village

Les News du Village
du 13/10/2017

Par bonheur, le redoux de l’automne caresse le Village par des couleurs teintées d’ocre et de roux…
Quelques fleurs viennent encore égayées le pas de nos portes et allège la rudesse du quotidien…
Hélas, Les embûches ne nous épargnent pas ! Il faut se battre sans baisser sa garde pour survivre , préserver le peu que l’on a et affirmer encore plus fort qu’être sans abri, c’est aussi avoir le droit de vivre comme tout le monde.

Le Village du 115 Du Particulier, communauté d’accueil de Sans Abri, autogérée, qui avance sans subvention, restitue bon an mal an, les droits au toit, à l’alimentation régulière, à l’hygiène, aux soins, à l’accès aux droits communs : couverture sociale…, à l’accompagnement aux recherches d’emploi, de logement et quand on peut au maintien des liens familiaux.
Les bases de vie en somme que notre système sociétal, au vu des conjonctures actuelles, a bien du mal à maintenir pour les plus démunis et ce, malgré une législation existante pas toujours entendue de tous…

Alors dans ce lieu à vivre, on prend en quelque sorte le maquis et tel un équilibriste sur le fil d’un avenir incertain, nous existons contre vents et marées…
La survie économique de la communauté se maintient grâce à des activités basées sur le volontariat des résidents, tournant principalement autour de récupérations de choses jetées, du réemploi de matériaux (recyclerie), du recyclage de métaux, déconstruction de caravanes en fin de vie, du négoce de bois de chauffage…

Faute de trésorerie pérenne, car tout passe dans la vie de tous les jours, la plupart du matériel que nous utilisons pour « s’activer » n’est pas de première jeunesse et bien souvent, leurs usures nous exposent à la casse…

Et en ce moment, une pluie de catastrophes s’abat sur nous et les remises en état, quand cela reste possible…, sont beaucoup trop lentes puisque tributaire de cette trésorerie « aléatoire ».
Jusqu’ici, nous avons pu faire face, patiemment, laborieusement, en rognant sur tout…
Mais là : C’est particulièrement dur…
Et l’hiver arrive !

N’ayant toujours pas de raccordement EDF par la seule volonté d’une politique municipale inhospitalière et foncièrement opposée à notre démarche humaniste, l’électricité nécessaire à la vie du Village est produite par un groupe électrogène d’une puissance de 25 KWA fonctionnant au fioul. La facture mensuelle de fioul avoisine 2500 euros !

Notre groupe, âgé de 30 ans a cassé (bielle + culasse) et malgré le « génie » d’Olivier, notre mécano, et celui de Michel, bénévole retraité, l’engin est irréparable, car n’étant plus fabriqué, il n’y a plus de pièces disponibles.

Donc nous nous sommes fait dépannés par un groupe de 12 KWA qui couvre tout juste les besoins vitaux de la communauté (Pompe d’extraction d’eau (forage) et circuit de diffusion, ligne de froid, éclairage…) et qui condamne l’utilisation des chauffages électriques des caravanes…
Étant sollicité à l’extrême, ce groupe consomme approximativement comme l’ancien et bien que plus récent, sa durée de vie en est d’autant plus exposée…
Inutile de dire qu’à ce jour, si casse il y avait, nous n’aurions rien pour relayer…
On avance à vue…

Autre souci majeur : Voici un mois et demi, nous avons cassé le moteur de notre vieux camion benne ( 5550 000 km) qui nous sert à livrer le bois de chauffage : (Coussinets de bielle HS ayant entraîné la casse moteur)
Olivier est en train de refaire le moteur au rythme de nos moyens financiers, soit au rythme « très ralenti » de nos rentrées issues des livraisons de bois assurées par notre vieux tracteur de 45 ans (très sollicité par la fendeuse, etc…) lorsqu’il s’agit de livraisons de proximité. Les plus éloignées ne pouvant pas être honorées… Cette panne nous interdit également de livrer les métaux issus de la déconstruction.

Là dessus, s’ajoute les frais de vie (gaz, produits d’hygiène et alimentaires, assurances, etc)
La vie du Village coûte 4500 euros en moyenne et nous y sommes arrivés jusque là !
On a beau faire le dos rond, sans attendre que l’orage passe et on ne reste pas les mains dans les poches, on continue à se taper !…
Les résidents sont très courageux !

Mais là, avec ces casses, nous avons besoin d’aide pour faire face et nous lançons un appel à solidarité…
Et surtout les compétences d’une personne pour organiser une levée de fonds…

Oui, et on continue malgré tout à assurer nos distributions alimentaires qui soutiennent prés de 450 familles, chaque semaine…

Les News…

Comme chaque matin, Valérie et Vincent (notre cuistot) partent suivre leur stage d’insertion. Une au COS de Nanteau sur Lunain et l’autre dans une boutique d’informatique de Souppes sur Loing.

Jean René, fraîchement débarqué dans la communauté, s’active déjà dans les finitions de toilettes sèches mobiles que nous produisons…

Olivier le mécano attend avec impatience la pochette de joints du moteur pour finir son travail d’orfèvre, mais comme il n’aime pas rester sans rien faire, il va faire les niveaux des véhicules.

La semaine dernière, nous nous sommes fait livrer 50 stères de bois en 2 m pour maintenir notre activité forestière et tout le monde met la main à la pâte. David débite à la tronçonneuse, Gorguéï et Raph fendent les grosses sections, Salah se colle à l’empilage et Petit Pat aux livraisons entre deux collectes d’invendus.

Patrick, gestionnaire des distributions, entre deux préparations de colis alimentaires, part livrer une camionnette de denrées à la Communauté Emmaüs de la Grande Paroisse (100 personnes) et dans la foulée, une autre pour la Ferme de Baslin, communauté d’accueil handicapés.

Le Secours Populaire de Souppes passe à 10 h pour s’approvisionner afin d’effectuer leur distribution bi hebdomadaire auprès de 35 familles.

Aujourd’hui, David va chercher une caravane qu’un camping du coin nous donne.

Vers 18 h Gorguéï ira à son suivi de soins au cabinet d’infirmiers de Chéroy.

Quand à moi, je me colle à la cuisine en l’absence de Vincent occupé par son stage.

Saluons ici, Eric, notre nouvel encadrant depuis deux semaines, diplômé en insertion par la DIREECTE, qui a pris en charge l’administration du Village suite au départ de Jean Pierre qui a trouvé un job sur Paris.

Au menu :
Gratin de chou fleur et cordons bleus.

Brann du Senon