Nous sommes bien le Vendredi 29 décembre 2017
3h15 : Ça pique sévère ! Il fait – 4 et il faut gratter énergiquement le pare brise tellement le gel se tient. Le Master n’étant pas encore opérationnel, Pierre et Sylvain prennent la route avec notre camion benne pour enlever quatre palettes de bouffe à Rungis. Pour le côté pratique, au vu de la température ambiante, on ne pourra pas nous reprocher d’avoir brisé la ligne du froid !…
4h30 : Camion chargé, ils reprennent la route dans l’autre sens. Sauf qu’à la sortie de Rungis, sur l’embranchement de l’A6, le camion se met en rupture ! Les gars m’en avertissent immédiatement et je réveille notre Dieu Mécanicos.
4h50 : Petit Pat et Oliv’ le mécanicos partent en dépannage.
4h55 : Pierre réussit à faire repartir le bahut.
5h50 : Arrivés à Fontainebleau, le camion se remet en javel, mais Oliv’ est là. Après deux trois passes, il se rend compte que le pré-filtre à gasoil est bouché, donc il le supprime et branche l’arrivée carburant en direct.
6h30 : Pierrot, notre contact de Rungis me recontacte pour m’apprendre qu’il y a encore quatre autres palettes à enlever !
6h40 : Le camion passe la porte du Village. Le temps de boire un café et de pester contre le matériel sous garantie depuis 35 ans (l’âge du camion…), nous voilà en train de le décharger.
7h15 : Le plein fait, Petit Pat et Christophe reprennent la route pour Rungis.
9h00 : Rien à signaler pour le moment.
Le Village assure le soutien alimentaire de 450 familles par semaine et l’approvisionnement de quelques manifestations comme celles de République du 24 ou du 31 décembre, par exemple, où quelques 200 personnes sont attendues.
Rien que ce soir, la distribution de Lorrez le Bocage concerne une trentaine de famille…
Malgré les aléas de la vie, l’usage d’un matériel trop vieux, le refus d’être subventionner :
LE VILLAGE DU 115 DU PARTICULIER, SOIT LA COMMUNAUTE, NE RATE JAMAIS UN RENDEZ VOUS « SOLIDAIRE » PARCE QU’AU BOUT DE LA CHAINE, IL Y A DE LA MISERE A COMBATTRE !
CES ACTIONS SONT L’OEUVRE D’UNE POIGNEE D’HOMMES ABIMES PAR LA VIE QUI SE RECONSTRUISENT GRACE AU PARTAGE ET JE SALUE ICI LEUR COURAGE, LEUR TENACITE ET LEUR UNITE .
ET TANT QUE NOUS POURRONS LE FAIRE, NOUS LE FERONS SANS RIEN ATTENDRE QUE LA SATISFACTION DE RENDRE JUSTICE.
PARFOIS, j’entends des gens qui critiquent, jugent nos façons de faire et se perdent dans des tirades moralisatrices alors qu’ils ont le cul rivé derrière un ordinateur…
Alors j’ai juste une question à leur poser EN RETOUR à ces donneurs de leçon :
Vous étiez où ce matin quand on se gelait les burnes à réparer le camion qui sert à filer à bouffer à ceux qui ont que dalle ?
Pour juger et condamner, il faut être à même de faire mieux et mouiller son propre slip !
Il est inutile de préciser que nous ne faisons pas de l’humanisme de salon.
Comme disait Coluche : « Ce sont les gens qui font des métiers dégueulasses à qui on doit la propreté, tels que les éboueurs, les agents d’entretien, les balayeurs… »
Méditez donc !
Nous, on a autre chose à faire…
Touché-coulé, BRANN!!
J’ai (trop) longtemps cru que faire de la politique pouvait suffire…
Mais la misère, au train où nous allons, c’est les mains dans la merde que nous l’extrairons!!
Je viens de poser ma modeste candidature de pauvre pour héberger mes semblables…
Il fut un temps où je suis passé d’ ambitieux cadre à chômeur en fin de droits.
Aujourd’hui, j’ enseigne… Mais pas comme les autres, bien sur!!
Amicalement
Alain