Sitting devant la mairie de Villebéon

Le 4 juillet, second jour de sitting devant la mairie de Villebéon, nous vous informions :

L’objet de l’Association 115 Du Particulier (déclarée et inscrite au J.O le 22.02.2012 sous le numéro W7740D51D3) repose sur trois grands axes : L’aide aux Sans Abri et aux plus démunis, l’assistance à personnes en danger et le partage. Et ce, avec une volonté d’observer inconditionnellement la loi.
Cependant, et nous n’aurons de cesse de le rappeler : ayant fait de l’urgence notre leitmotiv à travers l’assistance à personnes en danger via une dynamique bénévole, ce n’est pas pour autant que nous faisons n’importe quoi, et nous (acteurs de l’association) sommes conscients qu’un décalage administratif s’est produit dans le cadrage juridique de notre démarche et nous nous efforçons petit à petit à en corriger les paramètres manquants.
Encore une fois, la démarche de cette association n’a pas la prétention d’être LA réponse à toutes les brèches sociales, mais UNE réponse en constante évolution, et répétons le : Bénévole, avec la volonté de réduire les distances, pour le moins dramatiques…, entre la main qui a besoin et la main qui se tend.
Gardons à l’esprit cette grande phrase de l’Abbé Pierre qui guide notre volonté depuis la première heure : « Nous ne pouvons pas aider tout le monde, mais tout le monde peut aider quelqu’un… »
La communauté du Village du 115 Du Particulier ne peut pas rentrer, pour le moment, dans les standards juridiques des structures d’accueil traditionnel, car son concept est unique et innovant.

L’association 115 Du Particulier PRÊTE à fonds perdus, soit « gratuitement » un lieu avec ses commodités à un public issu du sans abrisme ou de l’exclusion.
L’association met donc à disposition un terrain privé qui, lui même est prêté gracieusement par une SCI sous couvert d’un commodat officiel de 99 ans. Une démarche altruiste des associés de cette SCI que vous ne trouverez nulle part puisqu’elle se dégage de tout profit, donc une démarche qui se dégage aussi de toute contrainte hôtelière en l’absence de commerce.
Sur ce terrain, une douzaine de caravanes font office « d’abris », des communs : réfectoire, sanitaire, etc représentent les premiers jalons nécessaires au retour à la dignité citoyenne qui, rappelons le est pourtant un dû républicain si l’on considère les dispositions des articles L345-2-2 et L345-2-3 du code social.
. Ce que nous pouvons définir comme un lieu à vivre « basique », où tout est mis en place pour que les droits les plus élémentaires puissent s’exprimer à nouveau, n’en reste pas moins une « véritable » communauté puisque ce lieu est commun aux personnes qui y «vivent » en l’absence de solutions publiques suffisantes ou autrement disponibles dans le paysage public.

L’ensemble de notre structure est démontable ou mobile.

Je vous invite à la relecture du moratoire de cette communauté qui souligne avec précision les règles de séjour et qui, n’en est pas moins le fruit d’une « entente tacite » entre les acteurs qui y vivent. Ces règles, visées en permanence par d’imminents juristes, n’ont pas été rédigées par hasard étant donné qu’elles reposent sur une expérience de six ans et demi d’encadrement permanent, H 24 et 365 jours sur 365. Ce n’est pas plaisir de contraindre qui que ce soit que ces règles soient en vigueur, mais bien par nécessité et c’est le « prix » a payé si on ne veut pas versé dans le gaspillage d’énergie, tant sur le plan humain que matériel, soit l’antinomie.
Cette communauté est entièrement « auto gérée » par les résidents eux mêmes et repose sur une philosophie de partage solidaire.

Afin de briser l’isolement provoqué par leur vie d’errance et re-familiariser les résidents à « l’actif social » disparu, l’association, concepteur et pilote de cette structure atypique, a choisi de responsabiliser l’individu dans la vie du quotidien en l’invitant à gérer les tâches inhérentes au minimum « vital » comme dans une famille lambda. Pour ce faire, l’association en a dressé l’inventaire des postes suivants : l’hygiène, l’alimentation, l’entretien des communs, la gestion économique du consommable, les déplacements, les collectes et distributions alimentaires, l’entretien des véhicules et des engins, la biffe…

Chaque semaine, une réunion des résidents est organisée au sein de la communauté pour définir et répartir la gestion de ces postes. Certains postes sont gérés de façon permanente par les mêmes résidents en fonction de leurs aptitudes.

Exemples :

-Olivier, résident depuis plus de deux ans et demi, est mécanicien de formation, donc son domaine reste l’entretien de tout ce qui est motorisé et il y excelle merveilleusement bien.
-Petit Pat, résident depuis deux ans , occupe le poste de gestionnaire économique. Cela implique la surveillance hebdomadaire des besoins communautaires et de ces achats (huile de cuisine, gaz, produits de toilette, lessive, eaux de consommation et divers), la surveillance et l’approvisionnement des consommations de carburant, entre autres. Il s’occupe aussi de collecter les « éco-participations » et de répartir les budgets alloués aux dépenses communautaires. Dans la mesure du possible toujours, une enveloppe de 100 euros environ est attribuée chaque semaine à ce fonctionnement. (Nous reviendrons sur les éco-paritcipations) et Titulaire du permis de conduire, il assure certains transports.
-Patrick, notre plus vieux résident, six ans, gère le tri des collectes d’invendus, leur stockage, le calendrier et la répartition des distributions alimentaires. Il a également la charge du bien être de notre poulailler. Titulaire du permis de conduire, il est appelé également aux transports.
-Mickaël, résident depuis deux mois, titulaire du permis B, en tandem avec Michel, membre du conseil d’administration, assurent la plupart des transports : Enlèvements de marchandise, débarras, RDV administratifs des uns et des autres, etc
Thierry le bricoleur, gère la déconstruction de caravanes endommagées issues de dons, en récupère les « bons » bouts pour en restaurer et entretenir d’autres qui constituent le parc de nos logements alternatifs. De ces déconstructions, il se dégage parfois des métaux qui nous permettent de rentrer trois sous. Une économie bien souterraine issue de la récupération de choses jetées…
L’ensemble de la communauté vise à maintenir l’hygiène des sanitaires, la propreté des communs, de la cuisine et de temps à autres à l’entretien en espace vert du site : gestion du bois qui assure le chauffage du réfectoire, le tri sélectif de nos déchets et l’entretien des espaces verts : tailles des arbres fruitiers, tontes, etc..
Quand à moi, en l’absence de cordon bleu j’essaye de faire de mon mieux en cuisine !

Revenons sur les éco-participations en se référent à cet extrait du moratoire :

« Même si aucun loyer n’est réclamé, le séjour a un coût qui, dans la mesure du possible, et nous insistons sur le “DANS LA MESURE DU POSSIBLE”,
doit partiellement revenir à la charge des résidents.

Lorsque la situation financière du résident le permet et que ces droits sont ouverts ou ré ouverts : Une écoparticipation de 5 euros par jour est convenue.

Une somme bien symbolique pour trois repas par jour, le gaz, le gasoil, etc…

Dans certains cas, les résidents sont démunis de tout en arrivant et rien, aucune participation, ne leur est demandée durant les démarches effectuées pour retrouver leurs droits, sauf de contribuer aux taches communautaires..

Et cela peut prendre quelques mois avant que certaines situations se débloquent !…

Mais, en conscience, que faire en attendant que cela se débloque justement ?
Laisser crever les gens dehors, voire de faim ?

NOUS NE SOMMES PAS LES POUVOIRS PUBLICS, NI MÊME L’ETAT !!!
NOUS Y RÉPONDONS DANS L’INSTANTE E !!!

Notre action répond sur le champs, légalement et citoyennement
à l’assistance AUX personneS miseS en danger
(…)

Un fois les droits ouverts, le résident décidera en toute liberté du devenir de son séjour :
-Soit de rester avec écoparticipation,
-soit de vivre ailleurs avec ses nouvelles ressources.

En cela : Ni commerce, ni exploitation, ni obligation !
Juste une entente humaine, tacite et claire !

LIBRE »

(Lien du Moratoire : https://www.facebook.com/notes/115-du-particulier/moratoire-de-vie-du-village/2011868302221642/ )

Petit Pat occupe donc le poste de gestionnaire économique de la communauté et collecte en chaque début de mois : les éco-participations « entendues ». La somme collectée varie en fonction de ceux qui peuvent sur le moment et reste variable. Par exemple, ce mois çi, six résidents sur douze ont été en mesure de « contribuer ».
Qu’est-ce qu’il faut entendre par ce constat ?
Et bien que ceux qui peuvent, font ni plus ni moins preuve d’une solidarité « HORS NORME » à l’égard de ceux qui ne peuvent pas participer !
Et ce, sans contrainte !
N’est ce pas là la plus belle interprétation du partage ?
Donc il est impensable d’apprécier une quelconque pratique commerciale dans le présent schéma sous entendant l’encaissement de présumés loyers au sein de cette communauté.
En fonction de cette collecte, Petit Pat la répartit et définit l’enveloppe budgétaire nécessaire aux besoins hebdomadaires. L’excédant s’il y a, est intégralement versé à la participation aux frais exorbitants de notre consommation mensuelle de carburant, entre autres…, notamment le fioul, permettant à la communauté d’avoir « artificiellement » l’électricité fournit par groupe électrogène, nécessaire au maintien de la ligne du froid (contrainte sanitaire nécessaire…), à la distribution d’eau par pompage (puisque la communauté, autonome, n’est pas raccordée aux réseaux publics et ce, dû à la seule politique antinomique et HORS LA LOI de la commune dont la communauté dépend « administrativement »).
Inutile de dire que l’eau ouvre la porte à l’hygiène… Pas toujours optimisée dans les confins du sans abrisme.
Cette coordination n’est pas parfaite, mais elle a le mérite d’exister pour que la dignité citoyenne s’exprime à nouveau dans l’esprit de nos Accueillis, alors qu’il s’agit, à la base d’un dû républicain que le législateur reconnaît dans les articles L345.2-2 et L345.2-3 du Code Social.
Entravant notre démarche citoyenne par la banalisation du déni de justice, l’abus d’autorité, la diffamation et les allégations mensongères, se livrant à une maltraitance caractérisée à l’égard de nos Résidents et RECONNUE par les plus hautes instances, les élus de Villebéon s’ingénient à vouloir REMETTRE A LA RUE ceux que nous nous efforçons à mettre à l’abri, car bien incapables de proposer une autre alternative.
Pour info
Brann du Senon