Carnet de bord du « Village » du 28 avril 2020 : Le Secours Populaire de Veneux les Sablons contacte le 115 DP pour un accueil d’urgence !

Voici en images le parcours de la prise en charge du jeune Sanka.

 

Mardi 28 Avril 2020, 17 h 28

44 ème jour de confinement
Le standard du 115 Du Particulier est sabordé en continu
par les détresses de la rue...
Et nous sommes là, comme on peut...
-Eloi : « Bonjour, c'est Eloi du Secours Populaire de Veneux les Sablons. Aujourd'hui, nous avons un jeune de 19 ans qui se retrouve à la rue et depuis ce matin nous cherchons une solution... Nous avons sollicité le circuit ordinaire sans succès, auriez vous quelque chose à nous proposer ? »
-115 DP : « Nous pouvons l'accueillir »
17 h 31, fin de communication
18 h 05 : Arrivée du gamin accompagné par Eloi et Rocco

Selon nos moyens, suivant leurs besoins...

Depuis le 17 mars, début du confinement, notre communauté a lancé un appel à dons de caravanes sur nos réseaux, comme nous l'avions fait à la création du 115 Du Particulier aux temps forts de l'hiver, en février 2012, alors que les températures avoisinaient les moins 15...
Le contexte n'est pas pareil, certes, mais les urgences sanitaires imposent les mêmes mesures d'URGENCE. Donc nous avons « poussé » les murs une nouvelle fois et avons pu accueillir NEUF personnes supplémentaires, portant le nombre d'accueillis à 21.
NEUF personnes qui toutes ont été ORIENTÉES par des services sociaux hospitaliers ou non, la police ou la gendarmerie, ou encore des Associations.
A ce stade, je voudrais m'adresser à ces autorités qui auraient la fâcheuse idée de nous reprocher « ultèrieurement... », comme elles ont su le faire précédemment et avec acharnement pendant six ans, de ne pas avoir « déclaré » sur l'instant T l'implantation « d'urgence » de caravanes sur notre « Village d'insertion » aux fins d'accueillir des gens condamnés à être confinés dans la rue !
Un acharnement qui s'est exonéré de proposer AUTRE chose, se contentant d'asséner les coups bas au nom de la République !
Nous rappellerons donc qu'urgence rime avec assistance à personnes en danger à NOS yeux et qu'il s'agit là, très justement, de l'objet premier étant inscrit « LÉGALEMENT et préfectoralement » dans NOS statuts associatifs et ce, depuis bientôt 9 ans.
Il est bon de souligner également de ne pas y voir une quelconque volonté de braver ou violer la loi, mais plutôt d'y discerner le sens des priorités et qu'il sera toujours temps, un peu plus tard, lorsque les risques de crever dans la rue seront moindres, de remédier à ces contraintes administratives.
Par ailleurs, nous tenons à nous excuser de ce retard, tout en précisant qu'il s'agit donc d'un acte indépendant de notre volonté, étant donné que nous ŒUVRONS 48 heures sur 24 en cette période de pandémie et ce, sans dépenser le moindre fifrelin d'état.
Il serait de bon ton de cesser une fois pour toutes de tirer sur ces ambulances (que nous sommes) qui colmatent certains manquements... Tout en sachant que nous, Associations qui construisons la mutualisation associative pour un circuit court de la solidarité, ne sommes pas LA SOLUTION de TOUS les maux de notre société, mais UNE solution IMMÉDIATE dépourvue de prétention puisqu'elle a le mérite d'exister dans les moments les plus critiques, comme cette crise sanitaire par exemple.
 

Brann du Senon