Que vont devenir les 21 000 personnes mises à l’abri pendant la pandémie ?

115DP-Déconfinement vs Sans Destin Fixe

"De cette période terrible, il va rester deux interrogations lourdes : va-t-on remettre à la rue celles et ceux qu’on en a tirés ? Et dans quelle proportion la crise économique va-t-elle augmenter le nombre de sans logement ?"

On peut s'étonner que ce soit dans le journal "Capital" que cette question soit posée... mais pour autant, peut-on la passer à la trappe ? Bien-entendu que non !

En tout cas, pas au 115 Du Particulier, ni dans toutes les associations, les foyers qui ont œuvré à la mise à l'abri des plus démunis et dont on ne parlait quasiment pas dans les médias avant la pandémie, sinon pour se soulager d'une certaine culpabilité pour les remplacer aussitôt par les marronniers des fêtes de fin d'année en période de grand froid, et d'achats compulsif et extravagants des ménages de bonne famille...

Passons le dorage de pilule des premiers paragraphes... et revenons à l'essentiel !

La première question est violente à plus d’un titre. Certes, il sera resté dans les rues de nos villes et de nos villages quelques milliers de personnes, dont la vie aura en plus été rendue encore plus dure : comment mendier quand les passants ne passent plus, ou tellement loin qu’on ne peut leur tendre ni le regard ni la main ? À qui parler, fût-ce un pair, quand les autres sont partis, peut-être parce qu’ils ont d’ailleurs accepté ce qu’on a refusé soi-même ou par fierté ou par inconscience ? Un seul point positif : les services d’assistance aux sans-abris ont pu se consacrer à ces réfractaires pour leur éviter le pire. Néanmoins, la plupart des sans-abris auront été mis à l’abri pour les besoins du confinement. Certes, les chambres d’hôtel sont des réponses provisoires : cette offre-là d’hébergement ne durera pas plus de quelques mois (*sic), jusqu’à ce que le tourisme et les déplacements professionnels reprennent. Elles ne représentent qu’une petite partie de la réponse trouvée. Comment le gouvernement pourra-t-il rejeter ceux qu’il a préservés, de qui il a pris soin (*re-...)? Comment l’opinion comprendrait-elle ? Et d’abord les personnes concernées ? Beaucoup sans doute sont attachés à leur liberté, aussi délétère soit-elle (*re-re-etc...), mais beaucoup ne demandaient que ce qui leur aura été donné pendant le confinement, un toit. La réversibilité de masse est-elle possible? Est-elle humaine ? Est-elle républicaine ?

Et puis il y aura cette paupérisation des ménages les plus fragiles avant la crise, sinon la descente, la glissade d’autres, qu’on croyait solides, avec emploi sûr et famille. Il va falloir les identifier et les aider à ne pas basculer. On ne mesure pas à quel point le fossé est près de la route, parfois même de l’autoroute, pourtant bien balisée et éclairée. L’accident se joue à peu de choses (*ah bon...). Les marges de manœuvre vont se réduire, les taux d’effort croître et la panne d’une voiture ou d’un réfrigérateur, des frais médicaux mal remboursés, et c’est la sortie de route, le loyer qu’on ne pourra plus acquitter ou la mensualité du prêt devenue insupportable. L’amortisseur des aides personnelles au logement, que le gouvernement a montré du doigt comme inutilement dispendieux, risque fort de servir de rampe salutaire. On entend que l’épargne de précaution serait à son acmé : de qui parle-t-on ? Pas des mêmes. Ceux qu’on évoque n’ont pas de capacité d’épargne en dehors de l’épargne forcée liée à une opération d’accession à la propriété.


Pour lire l'article du 04/05 dans son intégralité

 

La réponse à la première question ne se fait pas attendre... :

"Le centre Covid-19 ferme à Hyères, celui pour les SDF reste ouvert jusqu’à dimanche"

Les mots (sinon de colère) nous manquent... voici par contre ceux du maire de Hyères :

Dans le même communiqué, le premier magistrat annonce la fermeture le 11 mai du centre d’accueil des SDF au gymnase des Rougières, "en parfait accord avec les associations spécialisées", à savoir la Maraud’Hyères et En Chemin.

 

Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres qui prennent le même chemin dès dimanche ou lundi... mais certainement pas celui de la rue !


Pour lire l'article du 05/05 dans son intégralité

 

"Coronavirus - Perpignan : fermeture du centre d'accueil provisoire pour sans-abri ce 11 mai"

Et là encore ... cette fois-ci ceux du préfet pour Perpignan... :

Avec le déconfinement, la préfecture a décidé de renvoyer le gymnase Diaz, au Haut-Vernet, à sa vocation première. En contrepartie, elle annonce la mobilisation de 20 places supplémentaires en accueil d'urgence.

"Sous réserve de respecter certaines restrictions spécifiques", ainsi que le formule le préfet Philippe Chopin, à compter de ce lundi 11 mai 2020, "l’ensemble des citoyens, sans exception, pourra aller et venir librement." Levée donc du dispositif exceptionnel d'accueil des sans-abri mis en place à Perpignan pendant les presque deux mois de confinement. Avec le concours de la Croix-Rouge et de Solidarité Pyrénées, appuyés par la Ville, le gymnase de l'école Diaz avait en effet été transformé en centre d'hébergement d'urgence. 


Pour lire l'article du 07/05 dans son intégralité

 

Les égoïsmes politiques se dé-confinent gentiment au nom de l'indifférence...

Sans perdre une minute !...