L’actu du sans-abri

  • LA RUE EST UNE ZONE DE NON-DROIT!

    LA RUE EST UNE ZONE DE NON-DROIT

    Une gamelle sociale, familiale ou professionnelle mène de plus en plus souvent le citoyen lambda à l’exclusion…
    Dans notre système social, il y a très peu de place pour l’erreur humaine !
    On nous prône inlassablement cette soumission sociale, appelée communément citoyenneté, alors que cette parfaite arlésienne ne pourra jamais être raccord avec la nature humaine au demeurant imparfaite en l’absence de modèles républicains, honnêtes… , voire dotée de moyens de « récupération » irréprochables qui tiennent la route.
    Car sans mode d’emploi réel de la citoyenneté et en l’absence de définitions précises, imposée jusque là de façon parcellaire, nageant dans le flou, le marasme et la duperie, le citoyen avance à vue, pour ne pas dire dans la désinformation et l’ignorance de ses droits et devoirs.
    Tant est si bien qu’on aurait le sentiment que cela est presque fait exprès et que « l’autorité » semblerait attendre sadiquement au coin du bois que le citoyen soit en situation de faute, malgré lui, pour lui taper sur la tronche !
    Voire le mépriser en cultivant l’indifférence « d’état » !…
    Une justice sociale qui n’en aurait que le nom, donc…
    Ce qui n’est pas sans faire de victimes…
    Plus de 920 000 Personnes privées de domicile personnel en France selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre en 2020…
    535 morts de la rue en 2020 selon le Collectif des Morts de la rue …
    6730 morts de la rue en trois ans en France selon le « Quotidien du Médecin » de juillet 2014
    Affaibli par « l’incohésion » sociale sciemment programmée par des exécutifs démissionnaires, de plus en plus ineptes et incompétents, mais plutôt très « affairisés » et ô combien nombrilistes, préoccupés ailleurs en quelque sorte…, le citoyen exclu, puisque ne représentant aucun intérêt pour la collectivité, présenté et perçu comme un poids, à force de prendre des râteaux au quotidien, petit à petit, prend le chemin le plus court vers la déchéance, soit celui de l’incitoyenneté qui conduit à la rue, dernier écueil avant l’enfer sur terre…
    Dans le meilleur des cas, il peut se passer des lustres avant que le citoyen puisse sortir la tête de l’eau ! Sinon…
    Un peu comme le DALO, par exemple…
    On t’attribue une priorité au logement, et ça, ça ne coûte pas grand chose aux collectivités locales : Quelques bouts de papier et du timbre… Mais en l’absence d’un parc locatif social adapté et lucide, les attentes sont disproportionnées et interminables, trois, quatre, voire cinq ans dans certains endroits et au terme, on se voit obliger de recommencer les démarches, inventant et recréant certains délais expirés…
    Alors que l’on dénombrait 2 600 000 logements vide en France pour l’année 2019 !
    Un jeu qui fleure le pourri, car pendant ce temps là, tu dors où ?
    Que l’on se rassure, l’état et les pouvoirs publics en sont TRÈS conscients !…
    Bah, à défaut d’obtenir un toit avec une lettre prioritaire du DALO, on peut lui attribuer une fonction plus élémentaire en l’absence de papier toilette…
    La rue, cette zone de non droit fabriquée de toute pièce et entretenue par les pouvoirs publics qui instaurent un véritable climat de peur d’être exclu de la société si on ne se soumet pas à l’inégalité des chances imposées d’état, encensant l’hermétisme intellectuel autour de la reconnaissance des droits les plus élémentaires, les rendant la plupart du temps incompréhensibles et inaccessibles, réalisant ainsi cette infâme sélection basée sur la frustration de ne pas être capable, avec la bénédiction complice de la plupart des organismes bancaires et de se maintenir vaille que vaille sur le devant de la scène sociale.
    Sur fond de précarité, le laisser pour compte pousse comme du chiendent sur nos trottoirs et pour l’éradiquer, on le traite au Monsanto élyséen, soit la non reconnaissance sociale !
    La mort, quoi !
    Comment ne pas admettre que l’on assiste à un crime contre l’humanité en cours d’exécution sociale ?
    Car comment appellerait-on la non reconnaissance de droit de vivre des plus pauvres, si ce n’est que par le qualificatif de crime ?
    En fait, les politichiens ne parlent plus qu’ils n’agissent et pendant ce temps là, les gens crèvent dans la plus grande salle d’attente sociale : LA RUE !
    6730 morts !
    Depuis prés de dix ans, le 115 Du Particulier avance, observe, oeuvre et agit à l’abri du politique et du religieux, histoire de préserver l’intégrité et l’efficacité de son action.
    En l’absence de discours universel ou de solution miracle pour « crever » la misère, le 115 Du Particulier ne sera jamais un donneur de leçon, car il se refusera de mettre systématiquement les gens dans des cases, tout en sachant qu’une misère est automatiquement différente d’une autre et qu’elles nécessitent une réponse tout aussi individuelle, ne serait-ce que pour
    ÉTEINDRE L’INTÉGRALITÉ DES MAUX QUI LUI SONT PROPRES !
    Ne pas admettre cette évidence, c’est se livrer à un déni de justice caractérisé provoquant la mise en danger des personnes…
    C’est pourquoi,
    chaque jour, nous démêlons des situations de non droit dispensées d’état !
    Des situations de plus en plus réductrices et dont la banalisation implique des complicités inavouables !….
    Le 115 Du Particulier est un mouvement engagé dans une solidarité qui tiendra toujours compte de l’actualité des maux sociaux.
    Depuis neuf ans toujours, ce mouvement oeuvre dans ses chantiers humanitaires en tenant compte de la diversité la plus étendue qui soit, car la misère n’a pas besoin d’une quelconque carte de séjour, ni même d’un passeport pour s’abattre sur quelqu’un et ce, d’où qu’il vienne ou quel que soit ce quelqu’un.
    Tout en tenant compte que l’on ne peut pas convaincre tout le monde à être « aider » et de pouvoir aider tout le monde, et que la vie en rue ne fait pas de cadeau pour certains et vient à bout des remparts de la dignité par la multiplication des égoïsmes sociaux auxquels il faut faire face… Des gens tellement touchés par la détresse que les addictions ou certaines pathologies en deviennent l’échappatoire et que pour finir seuls des spécialistes « peuvent » comprendre… Or de simples citoyens sont bien démunis
    Aujourd’hui, conscient que l’égalité des chances reste la clé qui gommera les différences, le 115 Du Particulier soutient les Mineurs isolés à la rue, les migrants, les réfugiés, les sdf de toute nature parce qu’ils font partie intégrante, hélas… du triste paysage du sans abrisme.
    Même si cela défraye quelque peu l’actualité, cette action est hélas un chantier parmi tant d’autres et elle ne se réalise pas au détriment de nos autres actions puisque nous continuons avec persévérance, grâce à Vous tous, à héberger, à marauder, à aider comme on peut les laisser pour compte dans les quatre coins du « monde ».
    Notre attention se doit d’être d’autant plus grande puisque des hommes, des enfants sont en danger !
    Oui, des enfants… 33 000 enfants sdf en France selon l’UNICEF
    C’est dur de voir l’avenir quand on frôle la morgue au quotidien !
    En conscience, nous ne pouvons pas laisser l’infamie scier la branche sur laquelle l’avenir tout entier de l’humanité est assise !
    L’espoir d’un demain plus juste doit être préserver de ce suicide social…
    Merci d’être là AUSSI pour TOUS CES LAISSES POUR COMPTE, car la misère est le seul état qui n’a pas de frontière terrestre…
    Et revendiquons ensemble l’application de la Déclaration des Droits des Personnes Sans Abri !
    Ces droits sont pourtant reconnus par le Législateur Français et s’ils étaient tout simplement respectés :
    IL N’Y AURAIT PAS DE SANS ABRI EN FRANCE !!!
    Brann du Senon

  • SANS NOEL FIXE-RDV mardi 24 décembre à Place de la République à Paris
    Il y a des jours où on a l’impression d’être encore plus loin de tout, alors qu’on est au cœur d’une foule en liesse dont on n’entend plus rien…
    Là où l’exclusion résonne en silence…
    Là où la vie ressemble à une banquise tapissée de blanc et a qui on interdit les autres couleurs…
    Là où tu peux marcher sans jamais rencontrer autre chose que du coeur sec…
    La rue…
    Il y a des jours où on n’existe même plus dans le regard des autres alors que les vitrines illuminées s’y reflètent égoïstement allant jusqu’à plonger nos solitudes dans une nuit sans étoile…
    La rue…
    Il y a des jours où le bonheur des autres ne peut que grossir notre détresse parce que l’indifférence gifle un peu plus que d’ordinaire au point d’anéantir la moindre volonté d’y survivre…
    La rue…
    Il n’y a qu’un jour dans l’année où la vie fait encore moins de cadeau aux Sans Abri parce que le monde le « fait » pour les autres, loin de la rue…
    Écoutes, ça me saoule de voir les autres s’éclater alors qu’il y en a tant qui passent à côté…
    Parce que contraints de regarder les autres vu qu’on n’a PLUS que ce choix !…
    Et si on cassait la croûte ensemble le mardi 24 décembre avec nos Potes de la rue à Place de la République à Paris ?
    Et puis après, si on prolongeait la fête jusqu’au mercredi 25 décembre « CHEZ NOUS ?
    Histoire de briser l’indifférence par un moment où l’amitié sonnerait plus fort ?
    Et si à la croisée des chemins, tu proposais aussi à un sans abri de partager le casse croûte de Noël ?
    Allez, le 25, je vous invite TOUS au Village du 115 Du Particulier, dans notre communauté de sans abri, à partager un repas de fête parfumé à la bonne humeur, aux rires, à la musique et surtout au chaud au coin d’un feu, loin des solitudes de la rue.
    Le Village du 115 Du Particulier se trouve à Villebéon, en sud Seine et Marne, à 80 bornes de Paname.
    Train, co-voiturage, tout est possible !
    On commencerait vers 15 heures autour d’un vin chaud et des gâteaux faits par nos Grand-Mères du coeur, histoire de parler chiffon, de faire un brin connaissance et refaire le monde quoi…
    On s’organiserait pour la dorme avec nos caravanes d’amis, chauffées…
    Et on ferait la fête jusqu’à point d’heure !
    C’est pas grand chose, mais je suis certain que la lumière sera à tous les étages !
    Allez on t’attend, même pour quelques instants, histoire d’être là dans le paysage des Oubliés de Noël !…
    Et ce serait bien de nous le dire avant le 22 décembre…
    06 67 12 61 81
    ou 115duparticulier@gmail.com
    Brann du Senon

  • Et si je t’emmenais dans la vraie vie ?

    Et si je t’emmenais dans la vraie vie ?
    Tu sais celle où on te demande de te réveiller pour te rappeler comment ça pique ?
    A moins que l’injustice sociale soit tellement banalisée qu’elle se confond avec le paysage et que tu ne sois plus capable de faire la différence ?
    Ce matin, comme tous les matins depuis sept ans, je fais ma revue de presse autour d’un thème : Le sans abrisme. Un sujet auquel la presse accorde un intérêt « très » saisonnier, donc rarement développé faute de sensationnel. Chaque jour, Il me faut « fouiller » large pour dégoter l’info qui mérite le jus de la réflexion et là, ce matin, on en tient une !
    « Le nombre de familles à la rue logées dans des hôtels ne cesse d’augmenter. »
    « (…) Avec la hausse de la précarité qui touche les familles, ce chiffre a explosé. Le ministère de la Ville et du Logement parle de 40 000 nuitées là où les associations en évoquent 45 000. Le tout pour une facture annuelle, réglée par l’État, estimée à 327 millions d’euros en 2017. Une spirale dont veut sortir le ministre en charge du dossier, Julien Denormandie. (…) »
    Selon le Samu social, 600 hôtels seraient mobilisés pour ce type d’accueil.*
    De toute évidence, il y a le caractère urgent de mettre à l’abri que l’on peut comprendre… Mais quand on y regarde de près, l’urgence a bon dos !
    En effet, dépense t’on 327 millions d’euros d’un seul coup d’un seul pour héberger les 45 000 familles dont il est question ?
    Ça en fait des ronds pour une solution non pérenne, et non pas LA solution !
    Réfléchissons un peu…
    En 2016, l’INSEE recensait 100 000 logements vides à Paris.**
    Donc 100 000 logements pour 45 000 familles… Soit deux possibilités de logement par famille…
    Sachant que l’ordonnance du 11 octobre 1945 permettrait LÉGALEMENT la « réquisition » de ces logements sans faire trop d’efforts, enfin moins que ceux que l’on « SUR-déploie » dans les procédures d’expulsion avant la fameuse trêve hivernale, qui elles restent foncièrement ILLÉGALES puisqu’elles ne s’ensuivent pas de relogement LÉGALEMENT prévus, faute de « fonds de commerce » ou d’un parc de logements sociaux pouvant répondre aux besoins inéluctablement « créés »…
    Faisons comme si cet arsenal de lois n’existait pas et imaginons que l’on attribue la somme de 3000 euros par famille, représentant en gros la caution et les deux premiers mois de loyer afin d’orienter et « accompagner », de façon plus pérenne…, les dites familles vers un de ces logements vides…
    Donc 45 000 familles multipliées par 3000 euros, cela donne 135 millions d’euros !
    On réaliserait une économie globale de 192 millions d’euros sur les 327 millions dédiés à l’hébergement hôtelier d’urgence.
    Allons plus loin dans ce raisonnement : Et si, en attendant de créer un parc de nouveaux logements sociaux pouvant résorber une bonne partie du problème, on dédiait, en transition, ces 192 millions à la création d’un parc de logements « ALTERNATIFS » : Algécos aménagés, etc…
    Pour info : Un bungalow neuf basique de chez Algéco vaut 3750 euros HT.***
    Bien sûr, sans équipement et sans lieu pour le poser. Cependant, soyons sûr que pour moins de 10 000 euros, on peut réaliser un logement alternatif…
    Avant de te laisser à tes réflexions, je vais quand même te rappeler trois textes de loi française :
    Article L345-2-2 (code de l’action sociale) « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. Cet hébergement d’urgence doit lui permettre, dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, … »
    Article L345-2-3 : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. » Loi de réquisition des logements vacants :
    Article L641-1 (code de la construction) : « Sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, le représentant de l’Etat dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés, en vue de les attribuer aux personnes mentionnées à l’article L. 641-2. »
    EN FAIT, SI LA LOI ÉTAIT RESPECTÉE EN FRANCE, IL N’Y AURAIT PERSONNE A LA RUE !!!
    Brann du Senon
    *https://www.samusocial.paris/heberger-et-accompagner
    **https://www.20minutes.fr/…/1866327-20160615-paris-trop-plei…
    ***https://marchandise-pro.com/bunga…/479-algeco-prix-neuf.html

    http://www.leparisien.fr/societe/les-hotels-ces-impasses-ou-l-on-entasse-les-familles-venues-de-la-rue-31-10-2018-7931895.php?fbclid=IwAR2lG1BYdfrSJurFxjKPb-8IDdkuNowfKH5X3o-WzINb3VvlNfsQWGT4x04

  • La soupe citoyenne

    LA SOUPE CITOYENNE est le partage de la soupe de l’amitié que le 115 Du Particulier apporte là où la détresse sévit…
    Oui le partage en est le fil conducteur…
    Sans chichi, sans blabla, sans fioriture administrative, elle est une réponse directe à l’exclusion que notre société développe dans ses courses à l’individualisme et à l’égoïsme.
    Une soupe qui rappelle que plus de DIX MILLIONS de personnes, en France, sont en dessous du seuil de pauvreté, soit une personne sur sept !… *
    Le 115 Du Particulier collecte des invendus auprès de commerçants généreux et conscients de cette dégradation sociale. Oui conscients que jeter des denrées consommables reste ni plus ni moins un crime contre l’humanité alors que la précarité de la rue ou d’ailleurs, mais en France toujours, a provoqué la mort de 6730 laisser pour compte en trois ans !… **
    Oui, ce n’est pas parce que l’on paye un loyer que l’on peut nécessairement remplir un frigo…
    Dix millions de personnes sont dans ce cas…
    Dix millions de personnes souffrent de carences alimentaires et ainsi privées d’équilibre, leur santé se précarise au rythme des privations…
    Dix millions de personnes privées du droit de se nourrir « NORMALEMENT » dans la cinquième puissance mondiale !
    Qui sont-elles ?
    Toi, moi, Monsieur tout le monde…
    Du retraité avec des ressources toujours rognées au travailleur modeste…
    Un Sans Abri sur quatre travaille et dort dans une voiture ou dans une cave…
    Du chômeur à la famille modeste…
    Un Père, un Frère, un Cousin, un Pote, un Voisin…
    Enfin quelqu’un sur qui la misère ne se voit pas forcément…
    Mais toujours un proche…
    Un pan de société qui survit dans une pauvreté de plus en plus banalisée…
    Le 115 Du Particulier redistribue intégralement ses collectes par le partage des soupes citoyennes et répond ainsi à l’assistance à personnes mises en danger par la précarité.
    Des soupes confectionnées PAR LES RÉSIDENTS de notre Village de Sans Abri, faites comme à la maison et distribuées par ces mêmes résidents, des citoyens comme toi et moi qui ne se contentent pas de recevoir, mais QUI DONNENT à leur tour…
    Des soupes apportées dans les quartiers modestes ou les cités dortoirs, mais toujours au coin d’une rue d’un village ou d’une ville…
    La pauvreté n’est pas un choix…
    Elle a aussi ses droits en République
    Et sa reconnaissance passe par le partage.
    La pauvreté n’est pas honteux !
    Au delà de toute fausse pudeur,
    Viens casser la croûte avec Nous !
    Autour d’une soupe, on discutera de ce que l’on peut faire ensemble…
    Pour connaître nos points de distribution, ne pas hésiter à contacter le standard du 115 Du Particulier : 06 67 12 61 81
    Des affichages locaux les annoncent…
    Comme à Souppes sur Loing 77 tous les lundi à 18h30, à Voulx 77 tous les mercredi à 18h30, à Lorrez le Bocage 77 à 18h30, entre autres…
    Mais pourquoi ne pas en organiser une dans ton quartier ?
    Ta ville ?
    A bientôt
    Brann du Senon
    Président du 115 Du Particulier


  • Sans Destin Fixe, mode d’emploi

    Sans Destin Fixe mode d’emploi
    Lorsque l’on est bien calé dans son quotidien, le sans abrisme n’a rien de prioritaire dans l’esprit des gens et on vit à côté sans vraiment le voir… Il y a bel et bien une logique à cela… D’un côté, les engagements sociaux des uns et des autres, le boulot, les contraintes matérielles assujetties à la régularité des salaires, les devoirs familiaux… finissent par ne laisser que très peu de place dans nos vies de tous les jours pour autre chose…
    D’un autre côté, « les égoïsmes » qui en découlent, en deviennent presque légitimés et sont passablement entretenus par une politique sociale saisonnière que les médias relaient en l’absence de « sensationnel »…
    S’ajoute à cela les enrobages populistes et les jugements avinés qui parfument si bien l’exclusion quand il n’y a rien d’autre à faire que démissionner…
    Ainsi va la loi du mépris qui encense le système : Faire l’autruche !…
    En somme, un clodo, ça n’a le droit de citer qu’en hiver.
    Mais qu’en est-il le reste du temps ?
    Qui, en réalité, se soucierait que l’exclu n’a pas le même calendrier qu’un pékin inséré dans le mouv’ social ?
    Évidemment, un clodo, ça ne rapporte rien à la collectivité…
    Ça coûte du RSA !
    C’est vrai qu’avec 500 balles, c’est le bonheur qui frappe à la lourde…
    Sauf qu’un clodo reste un homme à part entière et sa misère n’a pas vraiment de trêve, avec ou sans RSA…
    L’hiver, c’est toute l’année !…
    Le dernier rapport 2018 de la fondation Abbé Pierre dénombrait prés de 900 000 personnes privées de domicile personnel, soit des gens qui n’ont pas de toit à eux ou plus communément appelés Sans Domicile Fixe puisqu’ils n’ont pas de boite aux lettres (fiscale) rivée sur le sac à dos…*
    A savoir que ce chiffre ne peut être qu’approximatif, étant donné qu’il s’agit là de personnes ayant eu accès aux services sociaux, exclusivement et qui par le fait, ont laissé des traces administratives. la réalité en est toute autre… Le double peut être ?… En effet, comment recenser avec précision CEUX qui ne font pas appel aux services sociaux et ce pour « X » raisons ? (Méconnaissance du droit au logement, méfiance administrative, lenteur, découragement par exemple…)
    En parallèle, en janvier 2014, l’INSEE recensait 2 640 000 logements vacants en France. Certes, tous ces logements vides ne le sont pas toujours pour les mêmes raisons : immobilisme financier, insalubrité, etc…**
    Au vu de ces chiffres livrés brut de pomme en pâture médiatique et qui révèlent néanmoins un sérieux malaise social, comment ne pas se surprendre à se demander pourquoi le Sans Abrisme existe ?
    Oui, comment ne pas être amené à faire un calcul sommaire qui induirait cette réflexion ?
    Prenons ces 2 640 000 logements VIDES divisés par les 900 000 personnes privées de domicile personnel…
    Cela donne un peu moins de TROIS possibilités de logement par individu !
    Force est de constater que ce résultat suscite comme un arrière goût d’injustice sociale et laisse entendre que le sans abrisme n’est pas le fait du simple manque de logement !
    Un constat qui n’en reste pas moins antinomique aux règles républicaines, notamment le Droit Au Logement Opposable (DALO) instauré par la loi n° 2007-290 du 5 mars 2007*** et les articles L.345 2-2 et L.345 2-3 du Code de l’action sociale et des familles ****
    Entre autres, puisqu’il existe aussi tout un dispositif juridique concernant la réquisition de logements vides*****
    Par conséquent, si ces lois étaient observées comme il se doit, il n’y aurait pas de SDF dans nos rues.
    Alors pourquoi les pouvoirs publics et les élus ont ils toute latitude de ne pas observer la législation française en matière de droit au logement, et ce en toute impunité apparemment, puisque cette situation perdure au rythme des inégalités qui s’accroient ?
    A qui peut bien profiter cette situation qui prive quelques 900 000 personnes de dignité citoyenne ?
    Car il s’agit bien de dignité citoyenne quand un être est privé de toit… L’hygiène devient aléatoire, le repos, la stabilité sociale en somme, soit le droit à la vie normale, équilibrée…
    Rappelons ici les dispositions de l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :
    “Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme
    Article 25. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.”
    Cette déclaration qui fait partie intégrante du bloc de constitutionnalité français ! Et dont la France cherche à s’écarter au nom d’un état d’urgence… Mais quelle France le souhaite ?…******
    Quelles prérogatives peuvent alors autoriser les pouvoirs publics et les élus de mépriser les fondements mêmes de la constitution française ?
    L’Etat est donc HORS LA LOI en se plaçant au dessus des lois qu’il impose aux citoyens !
    AU NOM DE QUOI CETTE INJUSTICE SE BANALISE ?
    Serait-ce au nom du Peuple Français que l’on réprime pourtant à la moindre infraction ?
    Que comprendre ?
    Brann
    *http://www.fondation-abbe-pierre.fr/…/23e-rapport-sur-letat…
    **http://www.francetvinfo.fr/…/2-6-millions-de-logements-vaca…
    ***http://invalid.invalid/
    ****http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do
    *****http://www.adil31.org/…/Adi…/publications_pdf/log_vacant.pdf
    ******http://fr.wikipedia.org/wiki/Bloc_de_constitutionnalit%C3%A9